Lancé en 2014, trois ans après Skyrim, The Elder Scrolls Online est un jeu que j’attendais et redoutais en même temps. J’avais peur de n’y trouver qu’un MMO générique sur lequel on aurait scotché un skin Elder Scrolls et, quand je me suis lancé dans l’aventure, j’ai effectivement été déçu par le gameplay et frustré que ce ne soit pas Skyrim. Puis, je l’ai accepté pour ce qu’il est et y ai trouvé un excellent RPG.
Pendant ces dix dernières années, ma relation avec TESO a été en dents de scie. J’ai relancé et lâché le jeu régulièrement. En fait, le schéma est toujours le même : un nouveau contenu arrive, j’attends quelques mois avant de m’y lancer et, une fois la quête principale et la majorité de la nouvelle zone explorées, je fais une pause jusqu’à la prochaine extension.
Aujourd’hui, après une décennie d’évolutions et quasiment la totalité de Tamriel à explorer, il est temps de faire le bilan de l’évolution de TESO, de ce qu’il est aujourd’hui et à qui il s’adresse.
L’âge de raison
Le plus important pour moi dans un Elder Scrolls, c’est la façon dont il représente son univers au lore très riche et le plaisir que je prends à l’explorer.
Au lancement, comme tous les MMO de l’époque, TESO proposait une difficulté définie par zone, donnant au joueur un sentiment de progression à mesure que la montée en puissance de son personnage lui ouvrait de nouvelles régions. Mais cela pouvait aussi être frustrant, car certaines zones étaient inaccessibles au départ et les combats dans les zones de bas niveau devenaient ennuyeux une fois trop haut niveau.
Tout a changé en 2016 avec la mise à jour « One Tamriel ». Elle a marqué la fin des prétentions MMO en introduisant un système de scaling par niveau, permettant de jouer dans n’importe quelle zone dès le début et de compléter n’importe quelle quête, même seul. Cela a ouvert le jeu à un public plus casual, qui n’avait plus besoin de monter un personnage pour accéder aux nouvelles extensions.
Bien que j’apprécie cette liberté, elle a aussi supprimé tout défi dans le contenu de base. La difficulté est homogène partout, les boss sont une blague et le sentiment de progression s’en trouve atténué. Votre personnage devient plus fort, mais tous les ennemis semblent évoluer au même rythme. Seuls les contenus conçus pour des groupes offrent un vrai challenge : PVP, world boss, donjons et raids.
Avec un tel système, les interactions entre joueurs sont rares, et l’aspect MMO est mis de côté. TESO se rapproche plus d’un RPG online que d’un MMO classique. Malheureusement pour les réfractaires, Zenimax a été très clair : ce système de scaling ne changera pas.
Combien ça coûte en 2025?
Acheter une extension donne accès à toutes les extensions précédentes mais pas à certains DLCs comme Clockwork City, qui eux peuvent être acheté dans la boutique ou accessible si vous payez l’abonnement à ESO Plus. Celui-ci vous donne accès aux DLCs, divers bonus, mais surtout, un espace de stockage illimité pour les matériaux d’artisanat.
Personnellement, étant allergique aux abonnements je n’ai jamais pris ESO Plus ni rien acheté dans la boutique mis à part quelques DLCs qui en valent la peine. Donc pour 40 €, vous pouvez acquérir la dernière extension, Gold Road, qui vous donne accès au jeu de base et à toutes les extensions précédentes, soit au moins 100h de jeu.
Gameplay
Concrètement, il n’y a eu aucune amélioration majeure des core mechanics depuis le lancement. Chaque classe peut tout faire grâce à trois arbres de compétences : un pour le DPS, un pour le soin et un pour le tanking. Seules certaines combinaisons d’armes sont exclusives à certaines classes. La possibilité de re-spécialiser son personnage reste un gros atout pour optimiser ou tester de nouvelles configurations.
L’écriture
Je n’ai jamais accroché aux MMORPGs à cause du farm et des quêtes FedEx qui ne servent qu’à allonger artificiellement la durée de vie. Pourtant, Guild Wars 2 m’a accroché grâce à son histoire et à son univers.
TESO suit cette approche avec des quêtes bien écrites qui enrichissent le lore. Par exemple, une quête à Balmora vous demande de collecter des souvenirs pour un père souhaitant les transmettre à ses enfants. Cela permet non seulement d’explorer la région mais aussi d’en apprendre plus sur la société de Morrowind, ici la cruauté des mages Telvannis.
Comme WoW, LOTRO et FFXIV, TESO s’appuie sur un univers préexistant, mais réussit à l’étendre sans le trahir.
Côté écriture, on note la présence de Wynne McLaughlin (2010-2020), auteur des quêtes principales, Bill Slavicsek (à l’origine du DLC Orsinium) et Lawrence Schick, qui a ensuite travaillé sur Baldur’s Gate 3 (qui a remporté le prix Nebula de l’écriture de jeu).
TESO propose aussi un doublage complet, une prouesse quand on sait qu’il contient 220 000 lignes de dialogue par langue. Seul Star Wars: The Old Republic est comparable avec ses 200 000 lignes. Zenimax utilise une technique astucieuse : quatre acteurs par race (deux hommes, deux femmes) pour doubler les PNJ mineurs. Cela peut parfois nuire à l’immersion mais ça m’est rarement arrivé et l’effort est à saluer.
Conclusion: Faut-il jouer à The Elder Scrolls Online en 2025 ?
La majorité du contenu est conçue pour une expérience solo et destinée à un public casual. TESO n’est pas et ne sera jamais un MMO compétitif. Si vous cherchez une communauté et des interactions de groupe, il vaut mieux vous tourner vers d’autres titres.
En attendant The Elder Scrolls VI, TESO continue à proposer du contenu régulier dans un univers que j’affectionne. Depuis que j’ai arrêté d’y projeter mes attentes et que je le prends pour ce qu’il est, cela me suffit.
Si, comme moi, vous ne vous préoccupez pas de l’aspect MMO et souhaitez explorer le lore, l’atmosphère et une écriture de qualité, alors foncez !